Santiago acte II

C'est parti pour un an de plus ici au Chili. J'ai retrouvé mon appart' et mes collocs, le soleil et la chaleur, les étals de fruits immenses et les poissons et fruits de mer, les Micros jaunes et bruyantes et les Andes immenses et branlantes.

En attendant d'avoir plus de choses à écrire, voilà les comptes rendus de ces longues et agréables vacances: Retour en France pour un mois, Sur la Route (Austral), Venue de toute la famille au Chili

Mercredi 1 Mars. San Gabriel - Colombianos

hervé

Un granit ****

topo

Fais pas semblant d'y voir quelquechose...

Depuis le temps que l'on me parlait de San Gabriel et de son superbe granit! On part donc la veille pour être tôt à l'attaque. On dort donc au pied de la voiture juste à la sortie du hameau de San Gabriel. La nuit n'est pas très bonne, entre les clébarts qui aboient et les gens bourrés qui gueulent. Le lendemain on démarre la marche d'approche de nuit, ce qui nous vaudra de remonter le mauvais ébouli. Il nous faut donc désescalader un peu avant de remonter une cheminée péteuse pour accéder à la vire d'où démarre la voie. On attaque la voie vers 9h00. Heureusement qu'Hervé est en forme: il enchaîne tout en tête et de belle manière. On est rattrapé au pied de la "SuperDülfer" par Armando, Carlos et sa copine. Superbe longueur avec une très belle sortie sur un énorme Corn Flake (un peu branlant tout de même). On arrive vers 16h30 à l'Abuelo (un vieux ciprès tout tordu). On tire les rappels puis on se paye une longue et pénible redescente dans l'ébouli pour arriver moulus à la voiture vers 20h30

rappel

Au fond: San Gabriel

abuelo

Hervé dans les bras de l'Abuelo


Samedi 6 mars. Ouverture à la Engorda

abuelo

La voie ouverte

Jean

Vue de R1 sur R2

Jean est de retour parmi nous après un été passé dans le sud à bosser du côté de Villarica. On profite donc de ce week-end pour enfin aller ouvrir dans les parois faciles de la Engorda. Sylvain et Brice profitent de l'occasion pour aller se promener du côté du Plantat. Départ tranquillement de Santiago une fois de plus en direction du Cajon del Maipo. On arrive assez tard au bivouac où nous laissons les affaires et avalons un morceau pendant que les deux autres zouaves montent vers le refuge. On se dirige ensuite vers la ligne que Jean avait repérée. La paroi est plus haute que prévue et les fissures un peu bouchées mais nous pouvons tout de même tirer deux longueurs pas trop mauvaises (un peu de nettoyage ne serait tout de même pas superflu). Une fois en haut on monte un bon relai pour tranquillement étrenner le tamponnoir de Jean. Une grosse demi heure plus tard on peut admirer notre travail.

rappel

Les spits posés ont tenus...

Après quoi il est déjà temps de redescendre. Le bivouac où nous installons est luxueux: gros rocher surplombant et fond de sable, parfait pour passer une bonne nuit en plein air. Le lendemain le gros orteil de Jean est tout gonflé et infecté, l'ongle incarné, un vrai bonheur de podologue. Nous ne grimpera donc pas et passerons la journée à discuter au soleil en attendant les autres. Le retour fait grimacer Jean jusqu'à la voiture. En redescendant on croise la voiture d'Anne, garée sur le bord de la piste. Elle nous a snobés, préférant aller grimper avec Carlos: tant pis pour elle!

nuit

Un superbe bivouac


Semana Santa: But au Plomo

nuit

Nuit fraiche en perspective

Annick est rentrée en France le dimanche précédent, et Hervé a besoin de prendre l'air pour se premier week end loin de la smala. Comme Jean part roucouler du côté de la Serena, il nous prête son char d'assaut tout réparé après s'être frotté avec un peu trop d'entrain à un poteau électrique la semaine précédente. ("MERCI JEAN!!"). On (Hervé, Emmanuel et Sylvain) se retrouve donc à la maison le jeudi soir avant de passer récupérer le pick-up que l'on charge en vitesse avant de mettre le cap vers la Parva. Après une rapide pause pizza on reprend la route. Très rapidement nous rentrons dans une nappe de brouillard qui se fera de plus en plus épais et qui ne nous quittera pas d'ici la Parva. La montée est épique, à cheval sur la ligne blanche qui se perd deux mètres devant le capot. Le record de vitesse ce sera pour une autre fois car sur le moment on dépasse à grand peine les 15km/h... Et quand la ligne blanche disparait nous ne mettons pas longtemps à nous arrêter. Nous jetons notre dévolu sur un abribus qui nous servira de bivouac ce soir. Le brouillard s'accompagne de flocons de neige et nous fermons bien toutes les écoutilles avant de nous endormir.

petit déjeuner

Opération Fonte des Neiges

Au réveil, surprise, nous sommes en fait à l'entrée de la Parva, face à un immeuble que nous n'avions même pas entraperçu la veille... On remonte aussitôt dans la voiture pour enchaîner avec le morceau de piste qui nous dépose 1000m plus haut. Là, petit déjeuner au soleil et préparation des sacs, après quoi nous nous mettons vraiment en marche. Tranquillement nous enchaînons les montées et descente vers Piedra Numerada où nous nous posons pour avaler un morceau. L'effort et l'altitude joue et je n'ai vraiment pas faim. Nous reprenons notre chemin mais il nous faut faire la trace dans les 45cm de neige déposée la veille. Le rythme ralentit sérieusement et nos espoirs d'arriver à la Hoya avant la nuit fondent peu à peu. Vers 3900m il faut se rendre à l'évidence, on ira pas beaucoup plus loin au rythme auquel on avance. On monte donc le camp. Peu à peu mon mal de tête empire et rapidement je ne pense qu'à une seule chose, me glisser dans mon duvet et avaler un cachet de paracétamol... Les autres se charge de faire chauffer un peu d'eau. J'avale tant bien que mal une soupe avant de fermer toutes les écoutilles. La nuit est un peu dure et je me réveille pour avaler un peu plus de paracétamol pour faire passer ce mal de crâne lancinant (Ca nous apprendra à prendre 3500m en 24h...).

montée

Remontée vers la Leonera

Au réveil, nous attendons que le soleil atteigne notre tente puis nous sortons préprarer le petit déjeuner et faire fondre de l'eau pour la journée. Après quoi nous rechargeons tout notre bordel. On remonte jusque 100m sous la Hoya, qui devait être notre campement. Nous abandonnons définitivement l'idée de faire le sommet et de redescendre en une journée. Trop long, pas jouable. On décide donc de remonter sur les flancs de la Leonera par un grand pierrier. Je suis agréablement surpris de me sentir en forme. Pas trop de mal de crâne aujourd'hui, et un certain appétit. L'occasion d'observer de belles formations de pénitents. L'objectif principale étant définitivement enterré nous décidons de retourner le soir même sur Santiago. Commence alors la redescente le long de la lloooonngggueee arête entre la Leonera, le Pintor, la Parva et la Falsa Parva. Nous arrivons à la voiture avant le coucher de soleil, ce qui nous permet de redescendre plus sereinement le morceau de piste qui a commencé à geler.

voiture
montée

Remontée vers la Leonera


Vacances de mi-semestre: Buenos Aires (13 au 20 mai)

bouffe

Sylvain, Viande Rouge et Malbec

On a longtemps tergiversé mais au final c'est sur Buenos Aires que s'est jeté notre dévolu. Nous (Claire, Tuuli, Sylvain, Brice et moi) partons donc passer cinq jours dans la capitale de "La Argentina". Départ samedi matin pour une vingtaine d'heure de bus. La route vers Mendoza est superbe, l'automne offrent de belles couleurs aux vignes, d'un côté comme de l'autre de la frontière (au choix cabernet-sauvignon et carménère chez les uns, malbec chez les autres). Nous arrivons au petit matin dans une ville endormie. Nous nous dirigeons aussitôt vers San Telmo où nous commençons la journée devant une tasse de café et des croissant. Cela annonce la couleur du séjour: bouffe, bouffe et rebouffe!! Puis nous partons à la recherche d'une auberge de jeunesse. Nous atterrissons au final dans l'hostal Carlos Gardel, du nom du chanteur de Tango mythique.

recoleta

Tombe Celtique

Après quoi nous nous rendons trois rues plus long, sur la plaza Dorrego où se tient un marché aux antiquaires. On y trouve de tout et de rien, mais en quantité!! Puis nous attrapons un bus pour nous rendre au cimetière de Recoleta, une sorte de Père Lachaise à l'argentine. Nous nous promenons entre les tombes, dont certaines sont de véritables monuments. Le lieu est calme et reposant. Il est amusant de voir les noms des familles. Tous les pays d'Europe sont représentés. Nous décidons de rentrer à pied à travers les rues de Recoleta et du centre. L'ambiance change radicalement de Santiago. Les immeubles ont un certain cachet et les boutiques de luxes s'enchainent. Nous passons devant le théâtre Colon (l'opéra de Buenos Aires), que nous visiterons quelques jours plus tard. Nous terminons l'après midi du côté de Puerto Madero,où les anciens docks ont été tranformés en jolie promenade.

Madero

Puerto Madero

Le soir nous décidons de nous mettre aux goûts du coin et nous allons nous baffrer de viande rouge au "Desnivel". La viande argentine n'est pas qu'un mythe, c'est avant tout une réalité bien alléchante. Nous dinons donc face à la parilla où nous voyons défiler des kilos de barbaque, tout y passe: tripes, mou, boudins, asado de tira et autres bifes en tous genres. Après quoi nous retournons plaza Dorrego où les gens se retrouvent pour danser le tango. On passe un moment agréable à les regarder glisser au son du bandoneon

Boca

BOOOCCCAAAAA!!!

Lundi-Comme d'hab je joue le chieur et je réveille tout le monde. Après un démarrage en douceur, nous prenons la direction de la place de Mai où nous découvrons la cathédrale et la résidence présidentielle (la Casa Rosada). Peu de temps après notre arrivée sur la place débarquent des manifestants. Nous assistons à un face à face plutôt paisible avec les antiémeutes de la PFA. Après quoi nous repartons à pieds vers la Boca. Après avoir traversé San Telmo, le Parc Lezama, nous découvrons l'arène du club Jaune et Bleu (la "bombonera"). Celui ci est au coeur du quartier populaire de la Boca, et les maisons le bordent. Toutes les vitrines, fenêtres des batiments alentours sont aux couleurs du club: la mesure Argentine... Question foot, ca dépasse l'entendement. Il existe trois choses au sujet desquelles on ne plaisante pas ici: Dieu, Maradona et la mère (pour les deux premiers l'ordre peut changer suivant le moment...) Dans une vitrine nous découvrons la cuvée Maradona, la marque de fringue "La Main de Dieu"...

Pont

Transbordeur

Caminito

Caminito ou le Boca typique...

On se pose pour déjeuner dans un bar du quartier un peu en retrait de la zone retapée. A la télé: foot... Le quartier "rénové" est sans âme, une vitrine pour des boutiques à touristes. Mais trois rues plus loins les docks sentent la vase, le vieux pont transbordeur rouille tranquillement.

Mardi-Aujourd'hui je laisse les gens dormir et je me réfugie dans le bar Fédéral d'à côté avec le journal. Beaux bois pâtinés, un percolateur en cuivre martelé de belles "facturas" (patisserie). Une fois tout le monde levé, on se met en route vers le Théâtre Colon, l'opéro de Buenos Aires. Superbe! Théâtre à l'Italienne dans toutes sa splendeur. La visite est agréable car on nous guide dans les coulisses, les ateliers, etc... Nous pouvons entrapercevoir les couturieres, une répétition de danseurs, au détour d'un couleur nous entendons quelques accords. Une grande fourmilière. On passe le reste de la journée à se promener le nez au vent pendant que ces demoiselles font du lèche-vitrine. Dans la soirée nous allons rendre visite à Maria et Yann (jeunes mariées!) dans leur appart de Recoleta.

malba

MALBA

Mercredi-Debout TARD! (une constante... :p) On part vers Palermo où nous déambulons dans une belle roseraie, avant de nous diriger vers le MALBA (Museo de Arte Latinoamericano De Buenos Aires). Nous sommes tous assez fatigué et je décroche avant la fin de la visite. Dommage le musée est bien arrangé et abordable, une chouette manière de découvrir un milieu. Nous profitons aussi d'une belle expo de photos de Kiarostami sur les Routes d'Iran. La soirée se passera en compagnie de Martin, un jeune belge qui revient d'un an de bénévolat au Pérou. On bouffe au resto avant de partir à la recherche d'une boite. A 4h Tuuli et moi lachons l'affaire. Les autres rentreront 2h30 plus tard.

Libertador

Plaza Libertador


Jeudi-C'est sûrement pas en rentrant a ces heures là qu'on se lèvera plus tôt (ca y est j'en ai fini je me suis plaint chaque jour du voyage). Le temps d'émerger, libérer la chambre et déposer nos affaires à l'accueil et nous nous mettons en route... jusqu'au bar d'à côté où nous nous asseyons devant un café! Après quoi nous abandonons Tuuli qui veut s'acheter des bottes. On va donc visiter le musée de l'histoire Argentine (qui ne commence qu'en 1600, ce qui donne une bonne idée de la question indigène). On enchaine ensuite sur le Musée des Beaux Arts (cette soif de culture s'explique aussi par le fait qu'aujourd'hui il pleut...) Après quoi nous allons récupérer nos sacs et nous partons vers le terminal de bus: Retour à Santiago...

Mai

Plaza de Mayo