Jeudi 10 février je vais attendre toute la famille à l'aéroport. C'est avec plaisir que je les retrouve. On passe la journée à Santiago avant de s'embarquer pour les treize heures de bus qui nous mèneront à Puerto Montt. On dort bien dans le salon cama (la première classe des bus) et le matin la voiture nous attend comme prévu à la gare routière. On se met aussitôt en route vers Chiloé. Après la demi-heure de traversée durant laquelle nous apercevons des dauphins, des pélicans et des lions de mer, nous prenons la route vers Quemchi et Dalcahué. On s'arrête pour admirer ces églises si caractéristique. Celles ci sont entièrement contruites en bois des fondations à la couverture. Certains hameaux n'abritent que celle-ci, trois maisons et quelques chiens et cochons. Nous passons la nuit dans une pension très agréable de Dalcahué.
Après un petit déjeuner pantagruélique nous nous mettons en route vers l'île de Quinchao. Curaco de Velez se réveille et nous pouvons nous promener tranquillement dans les rues bordées de très belles maisons. Chaque maison présente un motif de tuile différent. On continue à travers les collines et le bocage jusqu'à Achao où l'on se promène sur le bord de mer. On repart vers Cucao, sur la côte pacifique de l'autre côté de l'île où nous passons la fin de l'après midi sur le bord de mer. Le soir nous goûtons un curanto, plat typique de Chiloe, mélant coquillages et charcuterie. Celui ci se cuit traditionellement dans un trou que l'on fait dans le sol (curanto a l'hoyo).
Lundi, après un nouveau tour sur la plage nous repartons vers Castro où nous nous arrêtons pour déjeuner et nous promener sur le bord de mer avant de remonter plein Nord et de revenir sur le continent. Nous arrivons en fin d'après midi à Puerto Octay, sur les bords du lac LLanquihue. La vue sur le volcan est saisissante et le jardin de l'hôtel superbe.
Le lendemain nous traversons vers Entrelagos puis remontons sur Antilanca, au dessus des thermes de Puyehue. De là on part en rando sur le volcan Casablanca d'où nous pouvons admirer l'Osorno, le Puntiagudo, le Puyuhue et le Tronador. Les taons nous ménent cependant le vie dure. Nous dormons le soir dans un bungalow d'Aguas Calientes.
On repart en balade le jour suivant à la recherche d'un lac qu'on ne trouvera jamais. On se déplace dans une véritable jungle, bambous, alerces, arrayanes, pilco, etc. En fin d'après midi nous reprenons la route vers Puerto Montt où nous repartons pour Santiago le soir même
La nuit dans le bus a été un peu dure. Nous profitons de la journée pour nous reposer et préparer les affaires pour Arenales. On file donc en début de soirée où nous embarquons tout le bordel avant de nous mettre en route. On passe en Argentine vers minuit et on se pose une demi-heure plus tard à côté de la voiture au niveau des Penitentes.
Au réveil, les problèmes gastriques d'Hervé démarrent et ne s'arrêteront pas d'ici la fin du séjour. On remplit la voiture de bouffe à Tunpungato. L'occasion pour Hervé de s'offrir un superbe Tshirt ("et les mecs vous avez vu mon super tshirt Quiksilver à 2 pesos?" "Hervé, désolé de te décevoir mais c'est écrit QuickSurfer...") On arrive vers 13h00 au refuge. Hervé par aussi sec se coucher pendant que nous allons nous balader vers le lac (qui s'apparente plutôt à une flaque vaseuse...). Le soir on se laisse pas mourir et pendant qu'Hervé se plâtre avec du riz blanc, nous faisons bombance à base de boudin et... "une petit pomme pour le dessert? oui merci". Nous découvrons le plancher-trampoline du dortoir de l'étage. Les planches sont très flexibles et pas toujours bien fixées, ce qui nous vut de passer une ou deux fois le pied à travers du plancher.
Le lendemain Hervé semble aller mieux. On part donc vers Armonica (220m/6a+) sur le Campanile Alto. L'approche est un peu pénible dans le raide pierrier. Par contre le rocher est majeur. Très sain (surprenant d'ailleur à la vue de ce qu'on trouve au pied des voies...). Rapidement le temps se couvre et bientôt le tonnerre se fait entendre. Deux longueurs avant la fin on décide de battre en retraite, de peur de prendre l'orage. Trois grands rappels plus tard on est au col d'où l'on redescend à "mach balle" dans le pierrier. Au refuge nous retrouvons le couple d'Argentins peu causant de la veille, trois jeunes chiliens et deux autres Argentins très sympas (Carlos et Diego). Le soir c'est soupe aux oignons, pommes de terre, carottes et barbec. Il semble d'ailleurs que le régime ne convienne pas à Hervé qui sera de nouveau malade toute la nuit
Nous avions prévu de nous lever à 6h00 mais la nuit difficile d'Hervé nous fait repousser la grimpe au lendemain. On se promène jusqu'en début d'après midi au pied des voies. Le temps devient alors franchement menaçant (d'ailleurs Carlos et Diego prendront la grêle dans la voie...). On redescend au village pour faire trois courses dont le superbe topo tout neuf. Dans le village des barbecues dans tous les coins!!
Debout 6h00 pour éviter l'orage. Durant la marche d'approche Hervé se sent encore très faible et préfère ne pas grimper. On s'engage donc avec Flo dans "Regreso sin Gloria". Je pars dans la première longueur péteuse puis Flo part dans la dalle fissurée. Quand je m'engage dedans à mon tour il y a du sang partout... Flo a serré plus que de raison la moindre rougne, une vrai boucherie... Je ne me sens pas du tout de m'engager dans la longueur d'artif qui suit, donc demi-tour. 2 rappels (57m et 17m). Il commence à faire très chaud au pied de la paroi. On s'essaie aux verrous de pieds/mains dans un 6a en bas mais ca se transforme vite en séance d'artif... On croise Hervé qui part se balader. On arrive au refuge affamés, c'est donc une orgie de pâtes, chorizo et oignon. Lorsque Hervé nous rejoint une heure et demi plus tard c'est la mine découfite. Il s'est cassé la figure dans le pierrier et s'est fait une belle et profonde coupure dans le pli du coude. Devant tant de malchance on s'incline, plie bagage et on se met en route pour Santiago où l'on arrive le lendemain dans l'après midi
Il nous reste deux jours avant que les parents ne rentrent du désert d'Atacama et on en profite donc pour aller se balader dans les Andes au dessus de Santiago. Départ de plaza Italia à 7h30. Après un cahotique trajet, nosu arrivons à puente Colina. On remonte le large plateau de la Engorda et bien sûr on ne trouve pas le pont, c'est donc avec de l'eau à mi-cuisse qu'on traverse le ruisseau (et il est frais) On arrive vers 14h30 au refuge. C'est un très bonne surprise, comode, pas vilain et très propre. Sur place on rencontre Nelson, un petit vieux qui passe des semaines là haut et qui nous explique le massif de long en large. On profite de la fin d'après midi pour monter au Josecito qui offre un superbe poste d'observation sur tout le coin. En soirée le temps se bouche complètement et nous fait présager du pire pour le lendemain.
Mais c'est un grand ciel bleu qui nous attend le jour suivant. On se décide alors à monter vers le camp I. Le sentier disparait rapidement et on enchaine les pierriers instables et les névés. A 11h30 il nous faut faire demi-tour 100m sous le camp I, histoire de ne pas louper le bus le soir même. Au sommet du volcan s'élèvent des fumerolles. Cet univers minéral est impressionnant de diversité. Pénitents, cascades de glace, séracs, ardoise, gros blocs de roche noire. Le soir on retrouve les parents à Santiago
Comme il faut pas perdre de temps on repart le lendemain matin pour visiter un petit bout de Valparaiso. On fait les grands Classiques: Micro O, Avenida Alemania avec sa vue sur la baie, Cerro Alegre (on y dort dans la pension Luna Sonrisa), les miradores puis après un déjeuner en terrasse on part faire le tour du port en bateau où l'on aperçoit le Jeanne D'arc (le navire école de la navale). On termine la journée par la visite de la Sebastiana, la maison de Neruda. De très bons moment en famille.
Le lendemain, après avoir fait honneur au très bon petit déjeuner de l'auberge (c'est assez rare pour le noter), on se balade sur le marché puis le long du Paseo Baron avant de reprendre le bus.
En arrivant à Santiago, Flo et moi allons nous poser pour prendre un café sur des terrasse ensoleillées de ma rue. Nous en profitons pour aller chez le coiffeur: Flo veut aérer sa coupe et moi me débarasser de cette barbe que je n'ai pas coupée depuis mon départ de France!! Puis nous retrouvons les parents pour visiter la Chascona, la maison Santiaguine de Neruda. Le soir nous allons dîner à la Casa Naranja.
Le lendemain il est déjà temps pour tous les trois de repartir en France. C'est derniers quinze jours sont décidément passés trop vite.