Les vacances!!

Mardi 5 juillet 2005: La Parva

sec

A 4000m les crêtes bien dégarnies

Bon ca y est, j'ai terminé très honorablement ce semestre (je serais encore à Lyon j'aurais eu droit à "sale pougne!!...") ce qui m'a permis de n'avoir à passer qu'un seul examen. Si ce week-end je suis resté à Santiago, mardi j'ai réussi à débaucher Jean et Hervé pour aller faire un tour en ski de rando. Objectif: valider cette foutue Parva qui nous avait échappé pour quelques mètres il y a quelques semaines.
On mettra un peu de temps à se mettre en route car il nous faut passer louerles skis pour Hervé, et je suis particulièrement lent à me préparer. Cette fois ci nous obtenons de monter au sommet de la station pour pas trop cher. On en profite donc. Le temps de mettre les peaux et de se rendre compte que les conditions sont loins d'être idéales... Le vent a beaucoup et c'est avec prudence que nous nous lançons vers la Falsa Parva. C'est plaqué mais en suivant au plus près la crête c'est mieux. Par contre la neige reste dure et comme toujours je rame avec le split board, j'en viens à regretter mes raquettes!! Mais je ne suis pas le seul à avoir du mal; Hervé dont c'est la première sortie en ski de rando se fatigue beaucoup dans les conversions. Nous arrivons au sommet de la Falsa Parva et c'est un spectacle assez désolant qui nous attend... La crête est entièrement pelée... On s'arrête quelques temps pour avaler un morceau. Puis nous repartons en direction de la Parva (la vraie!) mais cette fois-ci avec les skis sur le dos. Les trois cents mètres de dénivelé me paraissent très long, j'ai du mal à trouver mon souffle et la tête commence à me faire mal. Une fois au sommet la vue est assez magique, même si le temps pas vraiment de la partie. Nous avions prévu de continuer vers le Pintor, mais la crête complètement dépourvue de neige nous décourage. On commence donc la descente avec les skis sur le sac, jusqu'à récupérer la neige ne contrebas. Mais celle-ci est vraiment éxecrable, alternance de trafolée (des vaguelettes de 15cm de haut...), carton, croutée et de temps en temps une bande de poudreuse soufflée pas encore tassée... Beurk. La descente est loin d'être un régal et Hervé commence à souffrir le martyr. Pour rentrer au plus vite, nous visons les remontées mécaniques de Valle Nevado. Les perchmen seront très sympas et nous laisserons sans problèmes utiliser le télésiège.

Jeudi 7 juillet 20h à lundi 11 juillet 08h: Raid éclair à Bariloche. Une victime à déplorer

mariefred

Les forêts de Bariloche

En attendant Isa qui doit arriver mercredi je me suis décidé à rejoindre Fred, Elie et sa soeur Marie dans le sud. Contact par mail car Elie n'a pas pris son portable et rendez vous est pris le vendredi soir à la gare routière de Bariloche. Je les retrouve donc là bas après une vingtaine d'heures de bus. Le temps de trouver une auberge et on va faire un tour au club andiniste de Bariloche pour voir les possibilités et les refuges ouverts. On nous déconseille fortement de partir au refuge des "horibles", il y a un gros risque de s'y faire dépouiller parait-il... On se décide donc à monter au refuge Frey. Rien de bien terrible pour le samedi a priori.
Après un petit déjeuner copieux à grand renfort de patisserie et autres choux à la crême on prend le bus en direction de la station de ski. De là on charge les skis sur le dos pour une longue traversée à flanc de montagne. Arrivée à l'entrée du vallon ( et après un premier léger fourvoyage) on commence à remonter la gorge.

tt

Z'ai oublié la machette...

A la sortie de celle-ci on peut chausser les planches dans la forêt (enfin...) On se dirige donc vers le fond du vallon, en espérant y trouver sans encombre le refuge. Après quelques traversées acrobatiques de ruisseaux, on arrive au pied de ce qui nous semble être la dernière pente avant le refuge. La neige y est assez tassée, plaquée, on décide donc de laisser un peu d'espace entre nous. Une fois de plus sur cette neige compacte le splitboard (et moi avec..) est à la peine, je n'arrive pas à faire mordre les carres et plusieurs fois pose le genou à terre. Après quelques conversions, l'inévitable se produit, je recasse le système de fixation. Oh rage, Oh desespoir!!! Je met le tout sur le sac pour aller rejoindre les autres. La neige est horrible à tracer à pied. Je m'enfonce jusqu'au genou une fois sur deux et elle est lourde, mais lourde!!! En arrivant en haut, mauvaise surprise, pas de refuge; on s'est trompé de vallon, il fallait prendre sur la droite un peu plus bas...
Là-dessus ma decision est vite prise. Hors de question que je passe les deux journées suivantes à faire la trace dans cette neige pourrie. On trace trois courbes jusqu'au bois où je remet la planche sur le sac et refile la bouffe que j'avais, avant de me mettre en marche. Le retour est long, très long, surtout que je fais les 6 derniers kilomètres sous la pluie. J'arrive à la station trempé, fatigué, monte dans le premier bus direction Bariloche où je retourne à l'auberge de la veille. J'hésitais à reste une journée et à aller sur les pistes mais le temps me décourage: je rentre sur Santiago dès le lendemain. 36 heures plus tard j'arrive enfin à la maison, un peu fatigué et surtout bien dégouté: Parti 84h, j'ai passé 48h en bus et correspondances, marché une dizaine d'heure avec la planche sur le dos, cassé une fixation, et perdu (volé?) un téléphone portable. Pas très rentable comme histoire.

Après qu'on ne s'y trompe pas: le nord Patagon c'est beau, voire très beau comme en attestent les photos, et je n'ai qu'une hâte c'est d'y refaire un tour.

Epilogue du 6 août: je me suis défait de mon split. Prochaine étape en décembre prochain avec l'acquisition d'une paire de skis