Il m’aura fallu un an pour prendre le temps de mettre en œuvre ce que je m’étais promis de faire, taper le petit journal que j’avais tenu durant notre petite virée croate et l’agrémenter des photos prises.
Je me devais de tenir ce journal de bord depuis mon départ de Pau mais les choses se sont un peu précipitées.
Résumé des épisodes précédents :
Dimanche 3 Août : Départ de Pau avec 10 min de retard. J’ai globalement pas trop mal dormi jusqu’à l’arrivée à Lyon à 5h40 où m’attendaient TomTom et Nuggets.
Lundi 4 Août : Départ de Part-Dieu direction Venise. La route est longue, fatigante à cause de la chaleur et coûte cher. On fait une pose à Vérone pour le repas de midi, on y déambule quelques temps avant de reprendre la route. On trouve tout compte fait un camping à Mestre, coincé entre l’autoroute et l’aéroport (contre toute attente on ne sera pas dérangé par le bruit…), à 10 minutes de l’arrêt de bus pour Venise où l’on file passer la soirée. On y déambule dans les ruelles en évitant assez bien le flot des touristes que nous ne retrouverons vraiment que sur le Rialto et la place St Marc.(Petit souvenir ému du pique-nique de Knacki). 01h00 On se couche enfin épuisés et on dort d’un sommeil profond (pendant ce temps là les moustiques ont bien œuvré…)
Réveil aux aurores pour pouvoir rouler au frais. Il faut un peu tirer les deux autres mais on arrive à se mettre en route en moins d’une heure. On atteint rapidement la frontière slovène puis la croate.
On atteint enfin Rijeka vers midi (le pique-nique sera l’occasion de découvrir le fameux pâté croate…), après avoir tournés et virés sur les petites routes à travers la campagne. Le 5 est férié en Croatie donc Rijeka nous apparaît un peu morne. On reprend la route en début d’après-midi en direction de Split.
On s’arrête dans un petit camping sur le bord de la route et nous passons la fin de l’après midi dans l’eau. Demain nous filons vers Split.
8h18 la nuit n’a pas été très longue, perturbée par les bruits de camions, la chaleur, les chèvres (et les moustiques…).
On s’est arrêté un peu trop tôt hier, il semblerait plus sympa de dormir vers Jablanac où de petite routes moins fréquentées partent vers la mer depuis la sinueuse route principale d’où nous pouvons admirer les flancs désertiques de l’île de Pag.
Hier, la route a été longue et a mis nos nerfs à rude épreuve. La fatigue nous a quand même poussés à nous poser dans un camping confortable à une vingtaine de kilomètres au sud de Split. Après un déjeuner rapide et un bain salvateur on se décide à filer vers Split où l’on flâne dans les petites rues de la vieille ville, on monte dans le clocher de la basilique pour admirer les toits et l’Adriatique en toile de fond.
On se pose à une terrasse de café où la discussion tourne principalement autour des filles qui nous entourent (je croyais être sur les dents mais il y a pire que moi !!).
On est ensuite aller bouffer une pizza dans le resto indiqué par le routard. Bien sûr les seuls clients sont français... Comme après deux demis Pierre n’est plus en état de reprendre le volant, je me suis payé la route côtière de nuit. En arrivant on se décide à dormir sur la plage.
J’ai pris un peu de retard sur mon journal
Jeudi dernier : Nous sommes allés à Pisak, petit village de pêcheur accroché à la falaise, bien en dessous de la route principale. On a pu plonger depuis les rochers, grimper, nager le tout dans un cadre paradisiaque. Puis nous avons continué au sud, après Mabarska dans le massif du Biokovo, au travers duquel serpente une petite route de 23 Km jusqu’au sommet à plus de 1700m.
De là on domine les plaines en direction de la Bosnie et la mer Adriatique. Le paysage y est surprenant fait de forêts sur le versant est, de végétation rase côté mer. Depuis la côte le massif d'élève de façon impressionnante. Nous sommes ensuite rentré (après une bière dans le « ranch » du massif) et avons passé la soirée au camping.
Vendredi
Nous nous sommes aventurés à l'intérieur des terres vers Sinj. Arrivés à l'heure du déjeuner nous avons trouvé une ville en ébullition, tout le monde assis à la terrasse des cafés. Nous sommes montés jusqu'à la tour qui surplombe la ville pour avaler notre pique nique. Lors de notre retour vers Split nous avons fait une pause pour déambuler sous le cagnard dans la forteresse de Klis. Nous avons terminé la journée en larvant sur la plage d'Omis. L'évènement de la journée aura été notre tentative d'aller draguer à Split. Après que Pierre et Thomas se soient mis sur leur 31 et m'aient (forcé..) convaincu d'enfiler un polo, j'ai pris le volant en direction de Split pour les accompagner à Split. Ceux-ci avaient un double objectif: se mettre une race et draguer des croates. Au bout de quelques kilomètres on se retrouve coincés dans un interminable embouteillage.
Après avoir parcouru une cinquantaine de mètres en 20 minutes nous décidons de nous rabattre sur les folles nuits d'Omis. Après avoir déambulé au milieu des allemands qui mangeaient leurs glaces, nous trouvons enfin une placette avec des bars. Mais à la terrasse les mines déprimées des personnes attablées, en plus de la musique bien trop forte nous font passer notre chemin. En rentrant nous repassons devant un petit bar plein de locaux et revoyons deux croates très bien faites. Au bout de quelques mètres on aperçoit dans nos dos deux point de laser. Supposant que ceux-ci proviennent de mômes nous ne nous retournons pas. En fin de compte, le pointage ne cessant pas, je me retourne et me rend compte que ce sont deux filles. Je fais part de ma surprise aux autres qui se retournent à leur tour. Nuggets est dès lors persuadé que ce sont les deux bombes du bar. (Le manque fait fonctionner l'imagination à vitesse grand V!!)Persuadé que celles-ci en ont après ces beaux yeux, il se décide à les aborder, se retourne... Et elles ont disparues. On se décide à retenter notre chance à Split mais cette fois en passant par la route intérieure. Par la même occasion, on repasse devant le bar pour voir si elles sont là et éventuellement leur proposer de venir avec nous (en dépit de tous leurs espoirs je persiste encore à croire qu'elles rentraient chez elles en jouant avec ce qu'elles avaient gagné à la fête foraine voisine)
On commence à monter dans la montagne et après un quart d'heure de route on tombe sur un panneau nous indiquant que la route est coupée. On redescend donc à Omis pour repartir par la côte en espérant que le bouchon aura sauté. C'est le cas et nous arrivons donc à Split sans encombre et trouvons même une place où nous garer.
On se pose dans le bar où nous avions été la dernière fois, Nuggets nourrissant le fol espoir de revoir l'être d'exception que nous y avions alors croisé. Lorsque la terrasse commence à se vider peu à peu nous partons à la recherche d'un nouveau bar. Nous trouvons le bar branché du coin, musique à fond, DJ, et pouffes à perte de vue. L'endroit rêvé pour mes deux compères mais malheureusement la moyenne d'âge y est supérieure à trente ans, nous y faisons quelque peu tache... Nous y restons le temps pour Nuggets et TomTom de boire une nouvelle bière et de se décider à passer à l'attaque. Ils voient alors deux personnes qui leur semblent croates. Je m'éclipse pour leur laisser le loisir de demander un cours de croate (Ca c'est du plan drague!!). Je reviens trois minutes plus tard et les retrouve penauds dans un coin. Ils m'expliquent que lorsque Pierrot leur a demandé si elle parlaient anglais, celles-ci lui ont demandé à leur tour si eux n'étaient pas français... Ce qui a complètement déstabilisé Nuggets. Nous retournons tout de même nous asseoir à leur côté et passons une agréable fin de soirée à discuter avec elles.
Samedi dernier
Après Omis nous sommes partis vers la presqu'île de Peljesak, en passant le long de la frontière entre Croatie et Bosnie, et plus précisément le village de Vrgorac où nous sommes montés jusqu'au bastion qui domine le village puis nous avons déambulé dans les petites rues. Dès que l'on s'éloigne de la côte les gens sourient plus, sont plus aimables envers le touriste qui se présente. Arrivés sur la presqu'île On s'installe dans un camping au fond d'une crique, sous les oliviers, au milieu de français qui comme nous ont suivis les conseils du guide du routard. Bain dans la crique qui regorge d'oursins. Dans la soirée on va faire un tour à Mali Ston pour suivre les remparts, se promener dans la vieille ville et boire un pot.
Le lendemain direction Orebic, très agréable station balnéaire où nous avons flâné entre les maisons de marins aux jardins exubérants. Puis on se pose sur une petite plage de galets avant de finir sous la tonnelle d'un café.
Lundi
Nous avons visité la petite ville de Korcula sur l'île du même nom. Après avoir profité de ses ruelles et des petits quais des villas environnantes, nous sommes rentrés assez tôt à Orebic d'où nous avons repris la voiture en direction de l'extrémité de la presqu'île. Sur la route nous avons pu observer une nuée de véliplanchistes entre Peljesak et Korcula, ainsi que les seins que nous ont exhibés les polonaises bourrées dans la camionnette qui nous précédait (après nous avoir gratifiés d'une improbable rangée de cul). Nous avons atteint le petit village de Loviste (?)où nous avons pu nous baigner dans un cadre tout à fait différent de jusqu'alors (ici la montagne ne tombe plus aussi dans la mer et la terre s'enfonce peu à peu dans l'eau)
Mardi
Nous avons repris la route après que Pierre a traversé son bras de mer (le « swimming trip »). Pendant ce temps là Thomas et moi sommes allés sur les remparts admirer le Port de Ston (Mali Ston?) où je me suis baigné ensuite. Arrivés chez « Kate » nous retrouvons là aussi 90% de Français, dans un cadre enchanteur, au milieu d'un verger, 100m au dessus de la mer.
La chaleur, et surtout le soleil auquel je me suis un peu trop exposé sur la plage m'ont valu une légère insolation, qui a expliqué ma fatigue de la soirée et du lendemain. Ce soir nous nous sommes rendus à Dubrovnik pour déambuler (une fois de plus; j'adore ce mot...) dans les ruelles. L'arrivée au milieu du flot de touristes de la Placa m'a laissé un peu dubitatif...
On se décide à profiter de la ville aux aurores le lendemain, mais j'oublie de prendre mon réveil... Levés un peu tard nous manquons le bus de 10h15, et la chaleur déjà écrasante nous laisse présager du pire. On file donc à Cavtat où je me remet de mon coup de chaleur de la veille, allongé sur les rochers, bien à l'ombre. On rentre en début d'après-midi avec l'intention de faire le tour des remparts et d'aller manger au restaurant le soir venu. Nous choisissons donc de prendre le bus, ce qui nous vaudra quelques déconvenues (90kunas aller/retour pour trois personnes et pas mal d'attente...)
La balade sur les remparts nous permet d'admirer la ville d'une autre manière et nous fait découvrir de petits escaliers qui plongent dans l'Adriatique. Nous avons un peu de mal ensuite à trouver un restau avec un peu de place mais finalement nous prenons place à la table dans une petite rue en pente. Le personnel est très sympa et la salade de poulpe et calamars grillés se fait apprécier après une semaine de riz et pâtes la sauce tomate... Le retour sera assez épique, nous attendrons plus d'une heure un hypothétique bus... qui finalement arrivera.
Ce matin fut l'un des plus beaux. Pourtant il a failli ne pas commencer comme prévu. Heureusement Thomas s'est réveillé avant nous (06h45). Nous arrivons à Dubrovnik à 07h30, nous baladons un peu puis nous posons à la terrasse d'un café pour profiter de l'animation non « touristique ». Nous avons ensuite méticuleusement arpenté la ville en quête de tous ces monuments et belles pierres. Puis quand ont commencé à affluer les touristes, nous sommes allés nous baigner dans un cadre magique, au pied des remparts, nous avons ainsi pu plonger des falaises environnantes et profiter d'une vue exceptionnelle. J'espère pouvoir ramener de belles images, mais le charme ici réside aussi beaucoup dans les odeurs, on trouve en effet toute sorte d'arbres fruitiers, citronniers, figuiers et de fleurs qui embaument l'air d'odeurs sucrées, magiques!!
Vendredi
On a plié bagage direction Krka par l'intérieur des terres. Les traces de la guerre sont ici très visibles, dans une région qui fut au centre des tensions. On voit des villages entiers abandonnés, les maisons détruites, en ruine.
Samedi
Visite des gorges de Krka, mais les commentaires du Routard à son sujet sont trop élogieux. Devant la foule on se décide à zapper Plitvice et de tracer au nord.
Arrivés aux alentours de huit heure à Opatija, le camping est bondé, il fait déjà nuit et le sol est détrempé. Je prends le volant direction l'Italie. Après quelques difficultés pour changer nos kunas excédentaires, nous passons les frontières et poussons jusqu'aux bords du lac de Garde.
03h00 Nous nous couchons enfin, comme des clodos dans un espace vert.
06h00 l'arrosage automatique se met en marcheet nous fait déguerpir, nous filons nous coucher sur la plage de galets au bords du lac
08h30 réveil, on prend la voiture, une demi-heure plus tard petit déj sur une aire d'autoroute
18h00 arrivée à Lyon
00h09 On m'apprends que le train à 3h30 de retard à cause de la tempête.